Comment s’y prendre pour débloquer les échanges dans un débat , dans une réunion de concertation publique?
Lors d’une concertation publique, les personnes désignées doivent informer la population concernée sur le projet, ses modalités, ses contraintes, retombées, plus-values… , recueillir ses impressions, ses craintes, ses réserves, ses suggestions … et fournir des réponses en adéquation avec les attentes explicites ou implicites de chacune de ses composantes. C’est pour eux une énorme responsabilité : les enjeux socio-économiques seront souvent au centre des débats.
Dans ces conditions, que dire, que faire quand l’auditoire devient houleux, hostile et que la confiance n’a pas été acquise ou qu’elle semble disparaître ?
“Comment bien rebondir une fois qu’on prend conscience que l’atmosphère est plombée ?
“Mettre les pieds dans le plat”? Une partie de l’auditoire pourrait être intéressée par défi relevé, bien affirmé, mais une autre pourrait l’interpréter comme de la provocation !
Changer de sujet ? Toute tentative d’évitement, aussi habile qu’elle soit, réduirait la confiance, l’intérêt et attention donnée à la suite “du débat”.
Il est recommandé de faire face aux attentes ?
- D’abord se calmer pour agir et non réagir ; pour cela, activer l’injonction intérieure :”Détends-toi ! Respire !”. Il faut se parler et employer avec soi-même les mots qui font mouche.
- Puis s’interroger sur la cause de “l’atmosphère plombée”. La meilleures façon de le savoir et de renouer avec une réelle participation du public, c’est de le lui demander : “L’atmosphère semble plombée… A votre avis ? Pourquoi ? Que s’est-il passé ?” (Suit un silence propice à une prise d’élan).
A ce moment, soit quelqu’un dans l’assemblé exprime un ressenti, une analyse… ce qui débloque aussitôt le dialogue… soit l’animateur donne sa propre impression : “Il semble qu’il y ait une différence de point de vue ( un désaccord, malentendu, divergence, plusieurs interprétations possibles…) sur ce qui vient d’être dit. Revenons sur la pierre d’achoppement qui demande sans doute plus d’explications, de précisions, d’approfondissement….). L’animateur – s’il n’est pas le représentant du maître d’ouvrage – donne la parole à ce dernier pour qu’il donne à son information ou à ses arguments de quoi apaiser les esprits, rapprocher les points de vues, tant sur le fond que sur la forme.
Notons que si la réunion de concertation a bien été préparée, les réponses aux divergences et désaccords auront été apprises et mises “en bouche”, au préalable.
On privilégiera alors : - les faits, les chiffres, les données vérifiables… (à ce stade, ni opinions, ni parti pris)
- la reformulation très fidèle des propos échangés, ainsi que les synthèses partielles (le travail de l’animateur)
- Et simultanément, une ouverture et une écoute aux moindres interventions du public en veillant à satisfaire le besoin d’expression libre. (L’animateur interviendra éventuellement pour lever des ambiguïtés, rappeler une information notable, souligner les points d’accord…)
Quand on libère la parole en montrant sincèrement qu’on l’accepte, qu’on l’encourage, on installe la confiance. A l’inverse…
Remarque : Comment avoir la présence d’esprit d’agir à bon escient, de répondre avec justesse à des situations imprévues, et déstabilisantes ?
C’est la raison d’être de la méthode CLERE et de ses “check-lists” de passage à l’action… adaptée et maîtrisée.
Bien à vous.
Que sont les checks-lists de la méthode CLERE ? Comment ça fonctionne, justement quand on est pris de court, secoué par une attaque frontale, du genre ; “On se demande ce que l’on peut bien attendre de vous et vos acolytes ? ça m’est arrivé, je ne savais plus où me mettre ! Je n’ai rien trouvé de mieux que de répondre : “Soyez poli s’il vous plait” ! Cela n’a rien arrangé !
Les check-lists CLERE comportent une série de questions et de directives que l’on s’adresse à soi-même pour suivre une démarche logique (psycho-logique) qui rétablira l’équilibre relationnel, ponctuellement chahuté. (La suite dans le prochain article)